M 13 août | Aujourd'hui j'ai pensé à autre chose que l'actualité. J'ai pensé aux belvédères. J'ai dans la tête l'envie de faire des photos : des bancs vides devant de multiples paysages. Au premier plan le banc vu de derrière, un peu sur le côté et en hauteur ; le paysage est hors cadre, on se l'imagine, peut-être devine-t-on un paysage urbain, un paysage champêtre, un paysage montagneux, un paysage maritime. Aucun mouvement, il y a une lumière très intense : forcément elle vient du paysage. Le banc vide laisse la place au spectateur de s'imaginer s'y assoir. Et le spectateur se transforme en promeneur, en randonneur, en flanneur devant toute sorte de paysages imaginaires, il se transforme juste parce que des photos lui sont montrées. Déjà le spectateur est un être transformé puisqu'il est passé du statut de simple badaud dans la rue au statut de spectateur et ceci sans s'en rendre compte, et ceci par nécessité.
