L 18 août | métro, pensée notée ce matin dans mon carnet bleu : "tous les jours je m'étonne d'être capable de parler, même dans ma tête. Je m'étonne que cette parole vinne d'une pensée et que cette pensée tente d'exprimer quelque chose. Et que ce quelque chose dépasse ma condition animale, humaine et sociale. Puisque lorsque j'imagine un paysage, je ne sais pas s'il s'agit de la manifestation de la faculté animale de chercher à maîtriser un territoire, ou s'il s'agit de la manifestation naturelle de cerveau humain qui ne cesse de se souvenir, de penser et d'imaginer, ou encore s'il s'agit de la manifestation de ma condition humaine qui tente de se représenter elle-même à l'intérieur de quelque chose qui lui est extérieur alors qu'elle en fait partie. Aujourd'hui j'ai envie de regarder ce paysage comme un poème de Ghérésim Lucas : un poème de la matière-parole qu'il faut parfois savoir laisser en suspend..."
